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GLOBAL HUMANITY AND LEADERSHIP FOUNDATION, GHL-F

Leadership and Humanitarian Training for Leaders

Sujet : INSUFFISANCE DU PARTENARIAT ONG –MEDIAS ET SOCIETE CIVILE SOURCE FRAGILISANT LE CLIMAT SECURITAIRE POUR LES HUMANITAIRES (Cas de figure, RDC, Nord Kivu, 2015-2016)

I. Section introductive

Le Petit Nord-Kivu est composé de territoires de Rutshuru, Masisi, Walikale, Nyiragongo et de la ville de Goma. Exception faite à la ville de Goma qui connait certaines attaques nocturnes contre les humanitaires, ces zones possèdent des localités enclavées ou des axes qui ont des routes presque impraticables en saison de pluie.

 1.1. Les attaques délibérées contre ONGs et humanitaires

 

La situation que les organisations d’aide traversent en province du Nord Kivu est similaire à celle que leurs collègues traversent dans le monde entier depuis 2004 à nos jours ([1]).

Le passage des rebellions aux affrontements avec les FARDC en province du Nord Kivu continue de resserrer l’étau autour des ONGs et humanitaires tout en réduisant des zones d'interventions. Cette situation macabre se traduit, au contraire, par l'augmentation exponentielle du nombre des victimes délibérément assassinés, kidnappés, agressés ou pillés. Les statistiques nécrologiques en la matière évoluent de pic en pic et l'espace humanitaire se rétréci chaque jour. Par exemple pour le seule période de Janvier à Novembre 2016, plus au moins 16 agents d’ONGs et humanitaires venaient d’être kidnappés et libérés contre paiement d'une rançon dans 12 cas, et un avait été tué ([2]). Pour certains agents ONGs et humanitaires, aller travailler dans certaines entités comme celles de Beni, Rutshuru (Binza et Busanza) est même suicidaire. Cette situation dangereuse qui plane sur la province du Nord Kivu, sera  corroborée par plusieurs informations, études scientifiques que nous essaierons de présenter ici pour la période de 2015 à 2016.

Comme nous le verrons, les attaques contre les ONGs et humanitaires sont purement délibérées en raison des circonstances dans lesquelles les incidents ses déroulent. La tendance qui se dégage est que la nature des incidents est leur caractère intentionnel c'est-à-dire celles infligées délibérément. Nos études ont prouvé que le nombre d’agents kidnappés ou pillés dans l’exercice de leur profession n’est pas un fruit du hasard ou de la malchance. Les agents d’ONGs et humanitaires ne sont pas victimes parce qu'ils sont mal réputés, mais ils le sont, parce que perçus, comme une cible économique.

Les menaces les plus susceptibles de se concrétiser se situent dans l'existence d'acteurs de violence divers mus par des mobiles différents qui exploitent les faiblesses de l’autorité de l’Etat, les faiblesses au niveau des mesures sécuritaires des programmes humanitaires et la passivité de la population.

1.2. Les agents d’ONGs et commerçants : les deux grandes victimes de la violence

 

La violence contre les ONGs et humanitaires ne s'abat pas aveuglement sans qu’il n’y ait certains critères sélectifs au préalable. Il s’agit normalement de l’intérêt que doit rapporter l’opération. Par exemple, les agriculteurs et autres travailleurs locaux ne sont pas plus ciblés en raison du manque des moyens alléchants pour les prédateurs. Au contraire, les commerçants comme les organisations œuvrant sur terrain sont ciblés sur base des motivations lucratives. Ils sont les seuls à pouvoir payer une rançon valable plus que les agriculteurs locaux qui sont considérés comme pauvres.

Nous basant aux motivations de cette étude, nous nous focaliserons sur les ONG et acteurs humanitaires (national qu’international). Selon le standard de la vie locale, l'humanitaire est symbole d'argent. Tout le personnel d’ONG et Humanitaire est présumé avoir des moyens financiers (frais de logement, de mission, ration, salaires des agents,…) des bonnes machines (lap top, téléphones, iPad,…) ou d'autres biens de valeur. La conséquence ce que, cette convoitise contre les biens des ONG et humanitaires occasionne des incidents qui se soldent même par la mort. C’est par exemple lorsque les auteurs d’attaques font usage d’armes à feu pour forcer les victimes de s’arrêter. Pour mieux cerner la gravité de la situation, il nous importe de faire le profilage des auteurs présumés ; les types d’incidents qui se passent dans la plus part des cas.

1.3. Agents nationaux d’Associations et ONGs : victimes récurrentes

 

Partant des résultats de notre étude, il se dégage que les associations et ONG sont les victimes récurrentes. Dans la majeure partie, ce sont les nationaux qui sont pris pour cible. Pour la période de 2015 à 2016, les agents des associations nationales ont été pris pour cibles 22 fois (soit 40,7%), pendant que ceux des ONG l’ont été pendant 27 fois (soit 50%). Pour les deux types d’organisations, un total de 49 incidents (soit 90,7) démontre a priori que les associations et ONG sont les plus affectés par l’insécurité.

            L’analyse des résultats indique que les causes majeures de la vulnérabilité du personnel des associations et d’ONG est que :

  • Les associations nationales sont plus nombreuses (autour de 250) que les autres organisations et donc possèdent plus de personnel sur terrain ;
  • Après les associations nationales, les ONG viennent en second lieu en termes d’effectif (plus de 70 organisations) et donc, elles possèderaient un nombre suffisant sur terrain ;
  • Le personnel des agences onusiennes semble échapper a cette situation car ces dernières sont moins nombreuses et possèdent un nombre réduit qui aussi se déplace sous escortes ;
  • Les criminels sont bien à l’aise en s’attaquant aux nationaux que des expatriés car ils estiment être seulement redevables devant la justice congolaise et non internationale.
  • Les associations nationales possèdent moins des moyens de communication et de surveillance sécuritaire que les agences onusiennes et les humanitaires, et donc elles seraient plus vulnérables.

Partant des résultats de notre étude, il ressort que les ONG et associations partenaires sont les victimes les plus récurrentes des violences contre les humanitaires et partenaires. Les résultats se présentent dans les tableaux ci-dessous.

Tableau n° 1 : Les organisations victimes d’attaques en province du Nord-Kivu 

ORGANISATIONS VICTIMES 2015-2016

Organisations

2015

2016

Total

%

1

Agences onusiennes

2

0

2

3

2

Associations Partenaires

21

2

23

32

3

CICR et Croissant Rouge

0

2

2

3

4

Mission des Nations Unies

2

4

6

8

5

ONGs

20

19

39

54

TOTAL

45

27

72

100

 

Source : Rapport de monitoring Protection sur les incidents contre les ONGs et humanitaires au Nord–Kivu, par UPDDHE/GL, Data base, 2015-2016.

Commentaires : Pour la période de 2015 à 2016, les agents des ONGs (organisations internationales) ont été victimes 39 fois (soit  54%). Les associations partenaires (associations de droit congolais) elles ont été  attaquées pendant  23 fois (soit 32%). Les 6 incidents concernent les agents de la MONUSCO.

1.2. Les agents d’ONGs et commerçants : les deux grandes victimes de la violence

 

La violence contre les ONGs et humanitaires ne s'abat pas aveuglement sans qu’il n’y ait certains critères sélectifs au préalable. Il s’agit normalement de l’intérêt que doit rapporter l’opération. Par exemple, les agriculteurs et autres travailleurs locaux ne sont pas plus ciblés en raison du manque des moyens alléchants pour les prédateurs. Au contraire, les commerçants comme les organisations œuvrant sur terrain sont ciblés sur base des motivations lucratives. Ils sont les seuls à pouvoir payer une rançon valable plus que les agriculteurs locaux qui sont considérés comme pauvres.

Nous basant aux motivations de cette étude, nous nous focaliserons sur les ONG et acteurs humanitaires (national qu’international). Selon le standard de la vie locale, l'humanitaire est symbole d'argent. Tout le personnel d’ONG et Humanitaire est présumé avoir des moyens financiers (frais de logement, de mission, ration, salaires des agents,…) des bonnes machines (lap top, téléphones, iPad,…) ou d'autres biens de valeur. La conséquence ce que, cette convoitise contre les biens des ONG et humanitaires occasionne des incidents qui se soldent même par la mort. C’est par exemple lorsque les auteurs d’attaques font usage d’armes à feu pour forcer les victimes de s’arrêter. Pour mieux cerner la gravité de la situation, il nous importe de faire le profilage des auteurs présumés ; les types d’incidents qui se passent dans la plus part des cas.

1.3. Agents nationaux d’Associations et ONGs : victimes récurrentes

 

Partant des résultats de notre étude, il se dégage que les associations et ONG sont les victimes récurrentes. Dans la majeure partie, ce sont les nationaux qui sont pris pour cible. Pour la période de 2015 à 2016, les agents des associations nationales ont été pris pour cibles 22 fois (soit 40,7%), pendant que ceux des ONG l’ont été pendant 27 fois (soit 50%). Pour les deux types d’organisations, un total de 49 incidents (soit 90,7) démontre a priori que les associations et ONG sont les plus affectés par l’insécurité.

            L’analyse des résultats indique que les causes majeures de la vulnérabilité du personnel des associations et d’ONG est que :

  • Les associations nationales sont plus nombreuses (autour de 250) que les autres organisations et donc possèdent plus de personnel sur terrain ;
  • Après les associations nationales, les ONG viennent en second lieu en termes d’effectif (plus de 70 organisations) et donc, elles possèderaient un nombre suffisant sur terrain ;
  • Le personnel des agences onusiennes semble échapper a cette situation car ces dernières sont moins nombreuses et possèdent un nombre réduit qui aussi se déplace sous escortes ;
  • Les criminels sont bien à l’aise en s’attaquant aux nationaux que des expatriés car ils estiment être seulement redevables devant la justice congolaise et non internationale.
  • Les associations nationales possèdent moins des moyens de communication et de surveillance sécuritaire que les agences onusiennes et les humanitaires, et donc elles seraient plus vulnérables.

Partant des résultats de notre étude, il ressort que les ONG et associations partenaires sont les victimes les plus récurrentes des violences contre les humanitaires et partenaires. Les résultats se présentent dans les tableaux ci-dessous.

Tableau n° 1 : Les organisations victimes d’attaques en province du Nord-Kivu 

ORGANISATIONS VICTIMES 2015-2016

Organisations

2015

2016

Total

%

1

Agences onusiennes

2

0

2

3

2

Associations Partenaires

21

2

23

32

3

CICR et Croissant Rouge

0

2

2

3

4

Mission des Nations Unies

2

4

6

8

5

ONGs

20

19

39

54

TOTAL

45

27

72

100

 

Source : Rapport de monitoring Protection sur les incidents contre les ONGs et humanitaires au Nord–Kivu, par UPDDHE/GL, Data base, 2015-2016.

Commentaires : Pour la période de 2015 à 2016, les agents des ONGs (organisations internationales) ont été victimes 39 fois (soit  54%). Les associations partenaires (associations de droit congolais) elles ont été  attaquées pendant  23 fois (soit 32%). Les 6 incidents concernent les agents de la MONUSCO.

Tableau n° 2 : Les organisations victimes d’attaques en province du Nord-Kivu 

ORGANISATIONS VICTIMES 2015-2016

Organisations

2015

2016

Total

%

1

Agences onusiennes

2

0

2

3

2

Associations Partenaires

21

2

23

32

3

CICR et Croissant Rouge

0

2

2

3

4

Mission des Nations Unies

2

4

6

8

5

ONGs

20

19

39

54

TOTAL

45

27

72

100

 

Source : Rapport de monitoring Protection sur les incidents contre les ONGs et humanitaires au Nord–Kivu, par UPDDHE/GL, Data base, 2015-2016.

Commentaires : Pour la période de 2015 à 2016, les agents des ONGs (organisations internationales) ont été victimes 39 fois (soit  54%). Les associations partenaires (associations de droit congolais) elles ont été  attaquées pendant  23 fois (soit 32%). Les 6 incidents concernent les agents de la MONUSCO.

Tableau n°3 : Les organisations victimes d’attaques en province du Nord-Kivu 

INCIDENTS CONTRE ONGs ET HUMANITAIRES 2015-2016

Ressortissants

2015

2016

Total

%

Nationaux

43

19

65

96

Internationaux

2

4

7

4

Totaux

45

23

72

100

 

Source : Rapport de monitoring Protection sur les incidents contre les ONGs et humanitaires au Nord–Kivu, par UPDDHE/GL, Data base, 2015-2016.

Commentaires : Pour la période de 2015 à 2016, sur les 72 incidents contre les humanitaires, 65 (soit 96%) cas ont été commis contre les nationaux. Tandis que 7 (soit 4%) ont affecté les internationaux (expatriés). Cette proportionnalité n’est pas du tout moindre car le nombre d’expatriés sur terrain est toujours réduit.

 Section 1. Besoin du partenariat entre les ONG et Medias

Dans le monde ou les acteurs des médias constituent des ressources clés exploitées par le public, les acteurs humanitaires et partenaires devraient tourner leur attention sur cet aspect. Il est à cet effet impérieux de mettre l’accent sur les contraintes politiques, économiques du moment. La crédibilité et l’acceptabilité lors des crises ou des situations où les humanitaires sont suspectés à tort passe par un partenariat avec les médias. L’usage de la technologie des réseaux donne accès et permet une large diffusion des principes.

Lorsque nous parlons de partenariat, nous faisons allusions à cette collaboration basée sur le besoin de cheminer sur une voie ou deux parties se complètent et agissent dans le sens d’atteindre un but commun. Pendant que les humanitaires s’intéressent au bien-être des populations ; les journalistes s’intéressent à la population comme moyen source d’information. Il n’en n’est pas moins quand la population est consultée pour donner des avis sur les humanitaires. Jean-Jacques Louarn ancien journaliste de la RFI et fondateur de Grotius.fr, une revue en ligne consacrée aux Médias et à l'Humanitaire, affirmait que: « même si l’ONG et les acteurs de la société civile ou humanitaires sont des sources importantes en soi sur certains terrains, l’agenda et les objectifs d’une ONGI ou association n’est pas le même que celui d’un média ». Quoiqu’il en soit, l'humanitaire joue différents rôles pour le journaliste : source, interlocuteur, entremetteur. Christophe Ayad affirmait que les journalistes se servent des ONG comme ressources, surtout celles qui travaillent sur des sujets pointus en affirmant : « Quand je souhaite rencontrer des tribus nomades arabes dans l'Ouest du Darfour je me tourne vers Triangle. C'est la seule à avoir des liens avec eux. »

§.1. Faible partenariat entre les ONG et Medias

Comme nous l’avons dit précédemment, le travail des humanitaires n’est pas fait loin des yeux des medias en ne devrait pas s’en passer. Le rapport médias – humanitaire est un phénomène de société complexe : l’un et l’autre travaillent souvent sur les mêmes terrains et ont des contacts rapprochés pour servir leurs intérêts propres. L’humanitaire a besoin des médias pour faire connaître les causes qu’il défend, provoquer les prises de conscience collectives et rassembler les citoyens autour des valeurs qu’il veut transmettre.

Les médias ont aussi besoin des associations humanitaires, sources d’informations fiables et souvent indépendantes pour mieux appréhender des situations de crises complexes dont elles sont les témoins privilégiés. Les humanitaires peuvent jouer le rôle d’intermédiaires (logistiques, diplomatiques, informatifs) entre les médias et une population, un terrain donné.

Comme dans le cas de Médecins du Monde, l’interpellation grâce aux médias, de la population et des politiques sur des situations d’injustice, d’abus ou de pauvreté fait même partie intégrante des objectifs, de la vocation de l’association. Mais ce couple médiatique-humanitaire ne fonctionne pas toujours de façon satisfaisante : soumis au diktat de l’audience, les médias négligent parfois le contenu des messages qui accompagnent les images qu’ils transmettent transformant ainsi un récit politique en spectacle humanitaire où l’aspect purement visuel cache la réflexion sur une crise.

En résumé, les médias poussent au réveil des consciences devant les tragédies de ce monde, mais ils ne sont parfois que des machines à spectacle du malheur, escamotant les causes profondes de la misère, quand ils ne servent pas d’outil de propagande pour ceux qui sont responsables de ces catastrophes.

Les humanitaires ont de leur côté tendance à se servir des médias comme une aide à la collecte de fonds et entretiennent la confusion entre information et communication. Deux exemples illustrent cette situation dont celle du Tsunami et celle du séisme au Pakistan ou l’Unicef avait reçu 20 millions d’Euros dans la première quinzaine de janvier qui a suivi le Tsunami et la même organisation a reçu 50000 dollars dans la quinzaine de jours suivant le séisme pakistanais.

Selon Françoise Jeanson, l'ancienne présidente de Médecins du Monde, "Les médias sont des alliés des ONG." En ajout, Samuel Hanryon, responsable presse de Médecins sans Frontières  affirme : "Les médias apportent une visibilité qui incite les gens aux dons". Même son de cloche chez Françoise Jeanson. "On a besoin d’eux pour équilibrer nos dépendances : c’est à dire pour trouver de l’argent. Nos subventions viennent à 45 % de l’Etat et à 55 % de donateurs privés. Ces fonds privés, on les a grâce aux médias." La visibilité est la condition de survie d'une ONG[1].

 

[1] http://www.archives.lafabriquedelinfo.fr/la-confection/238?start=2

 

Pour le cas de notre étude sur la sécurité des ONG et acteurs Humanitaires en RDC et plus précisément en province du Nord-Kivu ; en dehors du besoin de faciliter le prélèvement des fonds, le partenariat entre ONG, Humanitaire et Médias fournirait d’autres avantages.

L’implication des médias à cote des humanitaires servirait à :

  • Appuyer les actions de plaidoyer des humanitaires face à l’inaction ou la passivité du gouvernement ;
  • Encadrer l’opinion publique sur les fausses accusations et préjugés sur les acteurs humanitaires ;
  • Réduire le risque des propos exagérées et incendiaires des médias sur les ONG et Mission de l’Organisation des Nations Unies (MONUSCO) ;
  • Recueillir des sources d’information (sur la situation des IDPS, refugiés, etc.) sur terrain et auprès des médias par des méthodes fiables et non sur base des rumeurs ;
  • Servir d’alerte précoces sur des risques de protection et des zones dangereuses en vue de réveiller les services des sécurités, de la justice et les communautés en vue de prévenir le pire ; etc. ;
  • Dénoncer la politisation de la crise surtout en périodes électorales ;
  • Dénoncer les abus des acteurs humanitaires contre les populations sur terrain comme abus sexuels, détournement de l’aide ;
  • Fournir une analyse juste de la crise et plaider pour un traitement juste des ceux qui apportent la réponse ;
  • Servir de relais aux médias internationaux dans la présentation du contexte de la RDC et du Nord- Kivu pouvant mobiliser les donneurs privés et publics à la réponse ;
  • Alerter avec tact sur la situation des groupes vulnérables ;
  • Mettre l’accent sur la protection de certains groupes aux risques de politisation de l’aide humanitaire et de violation d’impartialité ;
  • Réduire l’influence des seigneurs des guerres et leurs  collaborateurs dans des zones humanitaires pour prioriser le respect du DIH et autres principes guidant l’action humanitaire.

1.1. Variantes failles dans la stratégie de communication

L’acteur humanitaire aussi bien que le professionnel des medias savent tous deux qu’ils sont incontournables l’un vis avis de l’autre. La plupart d’interventions humanitaires sont faites après des reportages des journalistes. Les journalistes sont toujours les premiers à arriver aux lieux des catastrophes et autres crises humanitaires. Cependant à force de maquer la capacité d’interagir avec les populations de toutes les catégories dans un contexte changeant et de leur non permanence sur terrain, les journalistes recourent à leur tour aux ONG et associations locales pour obtenir les statistiques. Pascal Dauvin disait : « les humanitaires sont souvent convaincus d'être un passage obligé dans la chaîne de production de l'information et ont le monopole de l'information sur les crises. Ils ont, aux yeux des journalistes, la même capacité à parler des victimes." En d'autres termes, de nombreux journalistes considèrent – à tort - les humanitaires comme des sources neutres, institutionnelles et effectuent rarement de contre-enquêtes.

Médias et humanitaires ont donc besoin les uns des autres pour mener à bien l’une de leurs missions, qui est d’informer leurs semblables des réalités du monde, en particulier lorsque celles-ci sont mises de côté par des instances politiques, dont le seul souci est de préserver leurs intérêts. Cependant pour la province du Nord Kivu, et spécialement dans le cadre de notre sujet, la faiblesse du partenariat entre humanitaires et medias souffre des quelques insuffisance causées par:

  • Négligence des aspects médiatiques en périodes particulières
  • Les contraintes politiques et économiques ;
  • Le manque de professionnalisme en matières humanitaires ;
  • L’absence d’un partenariat fiable et permanent

1.2. Négligence des aspects médiatiques en périodes particulières

Si les organisations d’aide ont besoin des médias, l’inverse se vérifie aussi aujourd’hui, tant il est vrai que les moyens de ces derniers, en particulier dans la presse écrite, s’amenuisent de façon inquiétante depuis quelque temps. Les humanitaires, par une présence qui s’inscrit dans la durée sur les terrains où couvent les crises, sont en effet une source d’informations précieuse. Ils ont par ailleurs appris avec le temps, et parce qu’ils étaient souvent les seuls témoins, à faire le travail de mise en forme, de classement, de décryptage et d’analyse des informations recueillies, devoir assumer jusqu’alors par les journalistes. Cependant, lorsque nous observons de près, nous découvrons que le partenariat entre les ONGs et les Médias semble un peu réduit.

Si les organisations humanitaires et ONGs semblent ne pas s’intéresser au partenariat avec les médias, c’est négliger la gravite des certains faits. Et effet, les médias peuvent s’intéresser à une évacuation, une suspension des activités, une rumeur au sujet d’une organisation ou incident grave sur terrain. Aussi, certains journalistes peuvent être tentés de dramatiser le compte-rendu des faits. En décidant de ne pas parler de l’évacuation aux médias, les organisations d’aide peuvent rater de communiquer sur :

  • Les besoins accrus de la population après l’arrêt ou la modification de programmes humanitaires ;
  • La vraie situation en corrigeant les fausses rumeurs sur les raisons de l’évacuation ;
  • Le besoin de la réaction des gouvernements ou d’autres autorités ou groupes pour réduire les menaces envers les organisations humanitaires, pour qu’elles puissent reprendre leur travail ;
  • L’espoir de de rétablir des programmes dans un proche avenir.

L’acteur humanitaire aussi bien que le professionnel des médias savent tous deux qu’ils sont incontournables l’un vis - à  -vis de l’autre. La plupart d’interventions humanitaires sont faites après des reportages des journalistes. Les journalistes sont toujours les premiers à arriver aux lieux des catastrophes et autres crises humanitaires. Cependant à force de maquer la capacité d’interagir avec les populations de toutes les catégories dans un contexte changeant et de leur non permanence sur terrain, les journalistes recourent à leur tour aux ONG et associations locales pour obtenir les statistiques. Pascal Dauvin disait : « les humanitaires sont souvent convaincus d'être un passage obligé dans la chaîne de production de l'information et ont le monopole de l'information sur les crises. Ils ont, aux yeux des journalistes, la même capacité à parler des victimes." En d'autres termes, de nombreux journalistes considèrent – à tort - les humanitaires comme des sources neutres, institutionnelles et effectuent rarement de contre-enquêtes.

Dans le même sens, Jean-Jacques Louarn ancien journaliste de la RFI et fondateur de Grotius.fr, une revue en ligne consacrée aux Médias et à l'Humanitaire, affirmait que: « même si l’ONG et les acteurs de la société civile ou humanitaires sont des sources importantes en soi sur certains terrains, l’agenda et les objectifs d’une ONGI ou association n’est pas le même que celui d’un média ». Quoiqu’il en soit, l'humanitaire joue différents rôles pour le journaliste : source, interlocuteur, entremetteur. Christophe Ayad affirmait que les journalistes se servent des ONG comme ressources, surtout celles qui travaillent sur des sujets pointus en affirmant : « Quand je souhaite rencontrer des tribus nomades arabes dans l'Ouest du Darfour je me tourne vers Triangle. C'est la seule à avoir des liens avec eux. »

Si les humanitaires ont besoin des médias, l’inverse se vérifie aussi aujourd’hui, tant il est vrai que les moyens de ces derniers, en particulier dans la presse écrite, s’amenuisent de façon inquiétante depuis quelque temps. Les humanitaires, par une présence qui s’inscrit dans la durée sur les terrains où couvent les crises, sont en effet une source d’informations précieuse. Ils ont par ailleurs appris avec le temps, et parce qu’ils étaient souvent les seuls témoins, à faire le travail de mise en forme, de classement, de décryptage et d’analyse des informations recueillies, devoir assumer jusqu’alors par les journalistes.

Médias et humanitaires ont donc besoin les uns des autres pour mener à bien l’une de leurs missions, qui est d’informer leurs semblables des réalités du monde, en particulier lorsque celles-ci sont mises de côté par des instances politiques, dont le seul souci est de préserver leurs intérêts. Cependant pour la province du Nord Kivu, et spécialement dans le cadre de notre sujet, la faiblesse du partenariat entre humanitaires et médias souffre des quelques insuffisances causées par :

  • Les contraintes politiques et économiques ;
  • Le manque de professionnalisme en matières humanitaires ;
  • L’absence d’un partenariat fiable et permanent

1.3. Les contraintes politiques et économiques sur les médias face à la crise humanitaire

Au cours des longues périodes, aussi bien par son histoire que par sa géographie, l’action humanitaire est depuis ses origines, confrontée à la politique. Javier Solana[1] affirmait « l’action humanitaire et les efforts politiques se renforcent mutuellement ». Entre temps, Mahatma Gandhi affirmait que « Le journalisme devrait seulement viser le bien commun. La presse a du pouvoir. Mais, de même qu’un torrent sortant de son lit dévaste les cultures sur son passage une plume incontrôlée est une plume destructive ». Une presse non canalisée conduit à des dérives. Ces deux réflexions nous conduisent à analyser le rôle de la politique, les médias et vis avis des crises humanitaires dans lesquelles les humanitaires restent penchées.

Il est un fait que les médias peuvent et sont utilisés aux fins de manipulations des débats politiques et toutes leurs publications s’y intéressent largement. Il est cependant un risque permanent que la politique prenne totalement possession des médias à des fins égoïstes autres que celles de servir le peuple en s’écartant de l’éthique et de la déontologie.

 La politisation des médias en République Démocratique du Congo, se traduit par une lutte permanente entre la majorité et l’opposition. Cette dualité politique crée une guerre des communiqués virulents entre les acteurs politiques qui se lancent des pierres lors d’une crise humanitaire. Au lieu de regarder dans la même direction, chaque partie veut jeter la responsabilité sur l’autre quant aux origines de la crise que de chercher un terrain d’entente pour réduire l’impact négatif de la crise. Dans cette lutte permanente, il arrive que les médias perdent leur position en se rangeant derrière un côté. Par conséquent, les journalistes deviennent avant tout des militants dont la mission est d’abattre l’adversaire politique. De ce fait à travers les journaux interposés, les hommes politiques continuent de régler leurs comptes, au mépris des règles de déontologie ou de la situation des populations.

L’autre forme de contrainte ce que certains journalistes ferment les yeux sur les problèmes réels pour ne pas être ciblés dans la suite par les responsables politiques. Pendant que les humanitaires s’occupent des conséquences des crises politiques, les médias auraient du mal de dénoncer les distributeurs d’armes ou ceux qui alimentent les groupes armés en armes et minutions dans le cas ces derniers occupent une position dans les affaires politiques ou militaires. Pour le cas de la RD Congo et particulièrement celui de la province du Nord Kivu, différends rapports faisant allusion des certains responsables ne cessaient de citer certains noms des leaders communautaires, ou politiques impliqués dans des conflits en territoire de Beni, Rutshuru, Lubero, etc. D’autres chefs rebelles jouissant de l’appui de certains membres de leur communauté ethnique ont continué de diriger des zones minières en territoire de Walikale surtout. Les médias ne pourraient que se réserver de trop commenter pour ne pas attirer des ennuis sur leur vie quotidienne. Pourraient-ils faire autrement quand on sait qu’ils sont prisonniers de leur environnement ?

 

[1] Dr Francisco Javier Solana Madariaga est le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et le secrétaire général à la fois du Conseil de l'Union européenne (UE) et de l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Après une carrière de physicien, il a été Secrétaire Général de l'OTAN (199599).

S’il est vrai que les organisations professionnelles locales prennent elles-mêmes conscience des dérives dans lesquelles la politique entraîne les médias congolais, il leur est pourtant difficile d’y renoncer. Cette expérience pourrait être comparée à celle de la Cote d’Ivoire qu’Alfred DAN MOUSSA[1] résume ainsi: « Certains leaders politiques soutiennent, en public, la liberté de presse et le respect de la déontologie pour, ensuite, retourner très vite leur veste dans les salons privés, en finançant des journaux décriés en public et en recevant à déjeuner et à dîner leurs patrons et leurs journalistes ».

L’insécurité grandissante dans le milieu humanitaire du fait des médias a rendu l’action humanitaire plus difficile. Les attentats et les violences contre le personnel humanitaire et l’hostilité de certaines parties au conflit à l’accès des zones conflictuels restent les défis majeurs à relever. Le professionnalisme des médias, s’il avait été observé aurait pu changer la donne. La presse, en tant que quatrième pouvoir, doit prendre conscience de son rôle et de sa place dans la société, d’où la nécessité d’un contre-pouvoir pour éviter les abus de la liberté, préjudiciable à l’équilibre de la société et souvent de la dignité humaine[2]. Mahatma Gandhi affirmait que « Le journalisme devrait seulement viser le bien commun. La presse a du pouvoir. Mais, de même qu’un torrent sortant de son lit dévaste les cultures sur son passage une plume incontrôlée est une plume destructive ». Une presse non canalisée conduit à des dérives. En bref, les journalistes disposent entre les mains d’instruments qui peuvent être des outils pour construire comme des armes pour détruire[3].

Pendant que la presse doit se servir utilement la démocratie et le progrès social auxquels tout peuple aspire, les informations qu’elle diffuse devraient inclure aussi sur le respect des principes humanitaires. Cette inclusion des principes ne se ferait pas de manière propagandiste pour les humanitaires mais en guise de réveiller les consciences sur le travail des humanitaires, la non-agression des ONGs sur terrain, l’encouragement des populations à soutenir les actions qui leur viennent au secours, le respect du DIH, la sensibilisation des seigneurs de guerre à faciliter le libre accès des zone humanitaires, la lutte contre l’impunité, contre les auteurs d’agression, contre les humanitaires, etc.

Si les journalistes sont appelés à inclure les actions humanitaires dans leurs programmes, l’aspect économique reste un défi. Les médias ont besoin des moyens pour fonctionner et pour diffuser des informations les acteurs politiques leur offrent des dîner pour renforcer tel aspect dans leur communication, ce que les ONG ne feraient pas. D’abord la déontologie et l’éthique ne le permettrait pas mais aussi cela n’est pas prévu dans des budgets d’ONG. Seules certaines émissions spéciales radio sont prévues par peu d’ONG comme par exemple la sensibilisation sur la lutte contre le VIH/SIDA, le choléra, etc. Par conséquent, le déséquilibre entre le besoin de dire la vraie situation de terrain et le manque des canaux libre de toute influence, ajoutés aux contraintes humanitaires d’accès aux médias fait que les journalistes commentent à leur bon escient ce qui se passe sur terrain allant même à diffuser des informations incendiaires qui de même exposent les humanitaires.

Le cas de figure, fut celui de la médiatisation de la présence des bandits armés dans les sites des déplacés de Bwalanda (territoire de Rutshuru) en Juillet 2015, et de Mukoto en territoire de Masisi ayant entrainé leur destruction totale par la population avec l’appui des autorités. Aucun media n’avait diffusé sur la procédure légalement connue à respecter pour détruire un camp ou site des déplacés. Dans cette même occasion, les ONG étaient taxées comme nourriciers des bandits dans les sites, ce qui avait exposé la réputation d’acteurs humanitaires. Le raisonnement analogue nous conduirait à citer l’ex président ivoirien Henri Konan BEDIE, qui en son temps, avait déclaré qu’« il existe en Côte d’Ivoire une presse poubelle qui menace la stabilité du fait qu’elle n’utilise que la provocation et la diffamation[4]». Toute information mal relayée sur une situation humanitaire doit nécessairement avoir une incidence négative sur les acteurs humanitaires.

 

[1] Alfred Dan Moussa fut journaliste et Président de l’Observatoire de la liberté de la presse, de l’éthique et de la déontologie en Côte d’Ivoire (OLPED)

[2] Moderniser l'Etat africain, les éditions du CERAP, Abidjan,  91-100.

[3]Trazié Gabriel LOROUX BI, Les contraintes de l'action humanitaire dans les situations de conflits armés: cas de la Côte d'Ivoire, Travail de Mémoire, 2006, P. 13

 

[4]) Idinama Kotoudi, Comprendre et traiter la crise en Côte d’ivoire, Institut Panos Afrique de l’Ouest, Faits et documents, novembre 2004, 172 p. commentaire fait à la page 50

1.4. Le faible professionnalisme des médias en matières humanitaires

 

La République Démocratique du Congo vient d’une longue période des guerres et rebellions qui ont occasionné l’entrée de plusieurs personnes à rapporter sur les évènements. Certains ont d’abord travaillé comme activistes des Droits de l’Homme, membres de la société civile, membres des associations locales pour se retrouver dans le journalisme. A ceci s’ajoute le faible taux d’écoles de formation des journalistes dans plusieurs provinces notamment en province du Nord Kivu depuis des longues périodes précédant l’an 2007. Ainsi, faibles moyens financiers pour aller vers les villes comme Lubumbashi, Kinshasa ou Kisangani pour une formation en journalisme a fait que beaucoup des journalistes détiennent des diplômes autres que ceux du journalisme. D’où, le besoin de renforcer les capacités des journalistes a évolué avec l’arrivée des journalistes étrangers et nationaux formés en la matière dont ces derniers prenaient comme modèles, et le financement des certaines activités contextuelles. C’est à titre d’exemple : les élections en 2006 et 2011, les Droits Humains, le Genre et le VIH/SIDA, la pacification, etc. Partant de notre étude, il s’avère que les formations en « Matière Humanitaire » restent un défi pour la province du Nord Kivu. Et ceci s’explique par plusieurs raisons : le manque des moyens financiers de la part des humanitaires qui ne s’occupent pas de renforcer les capacités de leurs agents, l’absence d’un cadre de partenariat bien défini entre les ONG et médias, le faible encadrement multi disciplinaire des journalistes y inclus dans le domaine humanitaire.

Le renforcement des capacités des journalistes and matière humanitaire augmenterait leur capacité dans l’analyse du contexte humanitaire. Cette situation leur permettrait de passer des messages clés sur le DIH, d’avoir un éveil de conscience humanitaire sur leur rôle en appui à la réponse humanitaire, le suivi impartial des questions liées au caractère civil des camps et sites des déplacés. Ils arriveraient ainsi à la bonne interprétation du silence des ONGs comme étant légitime surtout que de fois ce silence est mal perçu comme signe de refus de coopérer, etc.

Après discussion, avec une majeure partie des journalistes et membres d’ONG, certaines matières sont importantes telles que :

  • Les principes humanitaires ;
  • Les principes directeurs régissant la circulation des personnes déplacés à l’intérieur de leur propre pays ;
  • La charte humanitaire ;
  • Le système de coordination des acteurs humanitaires en province et qui fait quoi ;
  • Un aperçu des thèmes transversaux ;
  • Les préalables d’une action humanitaire d’urgence ;
  • Le rôle de l’Etat en réponse à une crise humanitaire, etc.

De toutes les façons, pour y arriver un partenariat entre les ONG et Media s’avère indispensable bien que pour la RDC et particulièrement la province du Nord Kivu cette situation est au bas niveau.

1. 5. Faible usage de la technologie des réseaux

 

A l’aire du numérique, et face aux multiples défis sécuritaires qui affectent les humanitaires sur terrain, une réflexion mérite d’être faite sur comment se saisir des opportunités actuelles et faire face aux problèmes de protection des ONG et partenaires. L’année 2015 est l’une des périodes dans lesquels différents réseaux de téléphonie de la RDC dont VOCACOM, AIRTEL, TIGO, et CCT, ont eu à couvrir une bonne partie des territoires même si beaucoup de choses restent à faire.

Parmi les défis actuels, il s’agit notamment de faire parvenir les réseaux dans d’autres zones encore non couvertes, l’enregistrement des abonnées, la sécurisation des comptes transfert monnaie qui sont jusque las percés par les malfaiteurs pour recueillir l’argent de rançon contre enlèvement par voie de transfert d’argent ; etc. Avoir un téléphone en état de marche est devenu une nécessité pour les communautés, et avec la promotion des réseaux sociaux comme Twitter, You Tube, Facebook, Viber, Watshap, Linked in, la multiplicité des sources d’information fait que passer le pouvoir vite entre les individus. Dans l’autres pays, l’utilisation rationnelle des réseaux sociaux permet de :

  • Partager des informations qu’ils ont entendues à la radio ;
  • Signaler l’évolution météorologique et tectonique ;
  • Alerter sur les risques côtiers et les mécanismes mis sur place ;
  • Retrouver des membres de leurs familles, de contacter des parents installés à l’étranger pour obtenir de l’aide ou d’organiser des secours d’urgence au niveau local ;

Partant de notre étude, les humanitaires œuvrant en RDC affichent encore un pas en arrière par rapport à ceux d’autres pays quant à l’usage efficace et rationnelle du Humanitarian Network Age (l’humanitarisme à l’ère des réseaux). Pourquoi ? Peu d’ONG ont des comptes des réseaux sociaux connus de la population ou une majeure des préoccupations sont postées, discutées, et ou les informations sont partagées régulièrement. Les ONG se bornent à aménager les moyens de communications organisationnelles internes (Lotus, Out look, Gmail. Yahoo, …) sans devoir songer à être en contact avec la population intellectuelles active. Les mandats ne sont connus que par les agents et peut être moins par les chauffeurs. C’est lors des tests d’embauche que la plupart de jeunes diplômés essaient de mémoriser la vision et le mandat des organisations, et une fois le test passé personne ne s’y intéresse. Si, l’ignorance hante ceux qui vivent près des sièges, comment pouvons-nous nous attendre à ce que les seigneurs de guerres et communautés connaissent l’organisation et échappent à des manipulations ? Plus vous êtes mal connus, plus vous êtes sujet des suspicions et plus vous êtes vulnérables.

Paul Knox Clarke, directeur de la recherche et des communications du Réseau d’apprentissage actif pour la recevabilité et la performance de l’action humanitaire (Active Learning Network for Accountability and Performance in humanitarian action, ALNAP), un groupe de coordination des organisations d’aide humanitaire basé à Londres disait : « Les technologies permettent plus facilement aux communautés de demander des comptes aux agences internationales : elles ont de plus en plus souvent accès aux informations sur la réponse sur Internet et – ce qui est crucial - [et aussi] la capacité de partager leur expérience de la réponse humanitaire avec le gouvernement, les bailleurs de fonds et la communauté internationale directement, en utilisant des plateformes comme You Tube. »

Pour M. Van Rooyen, « les plateformes technologiques de gestion et de partage des données vont devenir de plus en plus importantes, et l’utilisation et le partage de ces données seront des compétences essentielles. », et à lui de poursuivre : « Parmi les compétences professionnelles nécessaires figurent les connaissances liées au secteur technique, associées à des compétences essentielles en matière de gestion, de finance, de leadership et des connaissances dans les domaines en relation avec une région, comme la compréhension des droits, de l’accès, de la protection, etc. ».

D’un autre côté, Andy Thow, responsable des affaires humanitaires pour OCHA à New York disait, « À l’avenir, il faudra davantage d’analystes, de planificateurs stratégiques, de managers de l’innovation et de gestionnaires des risques. Nous allons devoir nous améliorer dans les domaines des technologies de l’information de base et des communications ».

En plus, Imogen Wall, coordinatrice de la communication auprès des communautés affectées d’OCHA, a cependant indiqué que « les nouvelles technologies vont de pair avec les compétences traditionnelles. Les communications, les négociations, la participation des communautés, les compétences journalistiques et linguistiques seront tout aussi importantes ».

Partant de notre étude basée sur la nécessité d’améliorer la sécurité des acteurs humanitaires et d’améliorer l’aide humanitaire en zone affectée, un éveil de conscience dans l’usage de l’humanitaire network pour le Nord Kivu permettrait de :

  • Mettre en place un système des SMS pour communiquer sur l’évolution de la sécurité dans certaines zones dangereuses ;
  • Etablir des comptes Facebook des organisations ou les populations se ressourcent et postent leurs préoccupations y inclus face aux enjeux sécuritaires, et comment elles entendent participer à juguler la crise ;
  • Lancer des numéros verts pour servir d’alerte précoces sur les risques que courent les humanitaires dans telle zone, les auteurs présumés et autres prédateurs et victimes potentiels ;
  •  De faire des sondages la perception des différents acteurs au sujet de l’impact de l’insécurité sur les actions du gouvernement et partenaires et établir les responsabilités ;
  • Mettre en place un centre d’information de protection gérée par la Protection Civile en collaboration avec le Cluster Protection et la MONUSCO pour évaluer le degré de réponse en matière de protection des IDPs, les populations affectées et les humanitaires.

Néanmoins, pour clore, et si nous nous situons dans le cadre holistique de la communication avec toutes les couches de la population, l’utilisation des réseaux sociaux doit être combinée avec la radio et la communication de bouche à oreille. Cette triple stratégie permet à continuer de faire circuler l’information en cas de panne électrique, et d’atteindre les personnes âgées et analphabète comme ceux qui n’ont pas ou ne savent pas manier les appareils numériques.

  • Mettre l’accent sur la protection de certains groupes aux risques de politisation de l’aide humanitaire et de violation d’impartialité ;
  • Réduire l’influence des seigneurs des guerres et leurs collaborateurs dans des zones humanitaires pour prioriser le respect du DIH et autres principes guidant l’action humanitaire.

 

Conclusion

En conclusion, un renforcement de la société civile à la base, un bon partenariat avec les médias locaux sont un atout. La société civile à la base jouant son via rôle de « veilleur » contribuerait à dénoncer, faire des recommandations aux instances de sécurité et politiques avec des preuves et rapports solides sur la dégradation de la sécurité en faveur des humanitaires et de la communauté en général. Le renforcement des capacités des acteurs des médias augmenterait leurs capacités d’analyse du contexte humanitaire, et permettrait à interpréter les agissements des humanitaires et du gouvernement sans émotions ni parti pris. La dénonciation des méfaits causés par l’insécurité, la divulgation des extraits du Droit International Humanitaire aux radios et journaux locaux sont des voies privilégiées pour attendre le public et détracteurs. Comme quatrième pouvoir, les médias serviraient aussi à éveiller la conscience et contrebalancer la volonté politique des dirigeants. Pour y arriver, faudra-t-il aussi que les humanitaires aient des projets ou budgets intégrateurs de l’aspect protection et communication a la base.

            De façon générale, l'analyse a permis de constater que la population se situe entre les trois tournants décisifs. D’une part c’est la communauté dans laquelle les auteurs présumés vivent, ensuite c’est celle qui intéresse les humanitaires comme bénéficiaires des projets, et enfin pour que l’Etat s’installe son autorité il faut la participation active des populations. En rapport avec les facteurs lies aux attaques contre les humanitaires, nous avons identifié des défis liés à la population. En effet, tant que parmi les membres de la communauté locale, certains soutiennent les groupes armés, alimentent les conflits ethniques, sont complices des attaques, envient les humanitaires et ne collaborant pas activement pour dénoncer les suspects, la situation sera loin d’être améliorée. Toutefois, nous avons indiquée, que l’Etat doit garantir la sécurité des populations s’il s’attend à sa collaboration. Nos recherches ont démontré que la volonté des populations est empêchée par la peur des représailles dans de zones où l’Etat semble ne pas avoir la main mise sur les rouages sécuritaires.

 

 

 

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